ELABORATION DU PSE POST 2015 | LE BÉNIN EST SUR LA BONNE VOIE, SELON LE PME
- stp-pddse
- 18 oct. 2017
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La salle de conférence du Secrétariat Technique Permanent du Plan Décennal de Développement du Secteur de l’Education (STP-PDDSE) a servi de cadre, le vendredi 13 octobre 2017, à la séance de restitution de la mission du représentant-pays pour le Bénin au Partenariat Mondial pour l’Education (PME).
Des cadres des trois ministères de l’éducation en plus de ceux ayant une composante éducation ou formation dans leurs activités y ont pris part.
Le Bénin est-il sur la bonne voie pour capter les 17 millions de dollars (…) dont il a besoin pour la mise en œuvre de son Plan Sectoriel de l’Education (PSE) post 2015 ? Telle est en substance la question à laquelle devait répondre la mission d’évaluation de Ludovic Signarbieux, représentant-pays pour le Bénin au PME. Pour ce faire, les cadres des divers ministères ayant un lien avec l’éducation ont pris part à la séance de travail organisée dans le cadre d’une session extraordinaire du comité de pilotage du secteur de l’éducation. « Je suis ici pour constater les progrès du pays et de l’ensemble des partenaires sur l’élaboration du Plan Sectoriel de l’Education », a dit l’expert introduit par Abdel Rahamane Baba-Moussa, STP-PDDSE pour renseigner sur le motif de son séjour au Bénin.
Du déroulement des travaux …
Entrant dans le vif du sujet, Ludovic Signarbieux a salué la qualité des travaux réalisés jusque-là, notamment le diagnostic sectoriel qui « est une bonne cartographie du secteur entre 2010 et 2015 », selon lui. Poursuivant dans son argumentaire, l’expert a souligné la qualité interministérielle des travaux permettant ainsi à tous les ministères d’être représentés. L’expert a estimé que le taux d’achèvement de 74 % est faible comparativement à d’autres pays tout en reconnaissant le travail qui a été fait par le Bénin pour réduire les gaps financiers du modèle de simulation financière. Les uns après les autres, il est revenu sur certains aspects techniques de l’élaboration du PSE post 2015 avant de saluer l’effort des autorités gouvernementales pour la mise en place des cantines scolaires et la création de l’Agence pour la Construction des Infrastructures du Secteur de l’Education (ACISE). Avant de terminer son propos, l’émissaire du PME a fait le tour de certains pré-requis utiles pour capter les financements internationaux et les dates à respecter pour que cela se fasse. Par ailleurs, il a ébauché diverses pistes à explorer pour conduire le processus à son terme. Phase suivante des travaux, les questions-réponses ont été l’occasion pour les uns et les autres d’avoir des éclaircissements sur ce qui reste à faire et à parfaire. Ainsi, la question de la formation et de l’allocation des enseignants, la qualité des données, la visibilité des effets transformatifs du Plan, la nécessité de faire ressortir les questions les plus importantes et les priorités ont été mises sur la table. Pour rappel, le Partenariat Mondial pour l’Education (PME) est l’instance qui finance l’élaboration du Plan Sectoriel de l’Education (PSE) et sa mise en œuvre. Pour s’assurer de la qualité des travaux qui se font dans chaque pays, l’organisation envoie les représentants-pays pour une évaluation et un appui-conseil des acteurs. Ludovic Signarbieux, représentant-pays du Bénin a aussi à sa charge cinq autres pays que sont le Haiti, le Cap Vert, le Cameroun, le Togo et le Madagascar.
Impressions des deux acteurs clés du processus au sortir de la séance
Ludovic Signarbieux , Représentant-pays pour le Bénin au PME
«Le Bénin vient de terminer son diagnostic de la situation et l’objectif maintenant, c’est de prioriser les actions qui seront mises en œuvre d’ici 2030. Mais la première phase va couvrir la période 2018-2021. J’ai aussi proposé au pays, certains pré-requis nécessaires. Le premier concerne la robustesse du Plan, une bonne appropriation et un bon leadership du gouvernement pour mener à bien ce Plan. Le deuxième, c’est l’engagement financier du gouvernement et des Partenaires Techniques et Financiers. Le troisième aspect, c’est la disponibilité des données. A ce niveau, il s’agit d’avoir des données récentes et fiables et de proposer des plans et des stratégies d’actions pour renforcer la qualité des données sur le système éducatif au Bénin. En ce qui concerne l’achèvement du Plan, il a été décidé, de commun accord avec le gouvernement, d’avoir un Plan finalisé au 1er février 2018 et de soumettre la requête pour un financement de 17 millions de dollars en mai 2018. Cependant, il a été convenu qu’une première ébauche de Plan devrait être disponible en fin novembre 2017 ».
Abdel Rahamane Baba-Moussa , Secrétaire Technique Permanent du PDDSE
«Globalement, il y a deux types de critères à remplir pour recevoir un financement et cela se fait en deux phases. Quand le Plan est jugé crédible, il est financé à 70 % et après une évaluation, on complète les 30 % restants, appelés part variable. Pour ce qui concerne la part fixe, les pré-requis c’est d’avoir au moins 20 % du budget national qui soit consacré à l’éducation. Dans ce budget, il faut qu’au moins 45 % aille vers l’Enseignement Primaire et il faut que des données fiables soient produites pour assurer le suivi des acquis des élèves. Quand on regarde ces éléments, nous sommes globalement au-dessus de ces chiffres mais il faudra donner la preuve que nous allons maintenir cet effort-là dans les prochaines années. En ce qui concerne les données, nous sommes en train de mettre en place un système d’information et de gestion qui va être bientôt finalisé. On pourra ainsi remplir ces critères-là. Pour la part des 30 % qui reste, nous allons identifier les secteurs clés sur lesquels nous allons nous appuyer pour avoir des résultats probants. Pour cela, il faut agir sur la qualité des acquis des élèves et la qualité de la formation des enseignants. L’autre aspect, c’est l’équité, car certaines régions sont marquées par des résultats très faibles qu’il faudra qu’on trouve des moyens de corriger. Nous avons intégré dans le nouveau Plan la dimension inclusion et nous n’avons jamais eu autant d’indicateurs pour favoriser l’insertion des jeunes à besoins spécifiques, notamment les personnes handicapées. Le troisième point, c’est la gouvernance. Nous sommes dans un système en pleine restructuration et dans la décentralisation de l’éducation qu’il faut faire fonctionner. Il faut également créer les conditions d’une coordination sectorielle efficiente et les démarches qui sont en cours pour installer un nouveau CNE peuvent nous permettre de répondre à ces critères ».
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